Ces inégalités belles et biens présente entre les deux
arrondissements s’explique grâce au passé historique du 16ème et du
19ème qui diverge sur certains points :
Le 16ème, à l’époque situé hors du mur de
Lutèce était à l’origine occupé par la forêt de Rouvray propriété des abbés de
Saint Denis afin d’enrichir le patrimoine de la Couronne.Les plus anciens
peuplements du futur arrondissement étaient concentrés sur trois villages :
Chaillot et Auteuil dès le XIe siècle ainsi que Passy au XIIIème siècle.
Jusqu’à la révolution ces trois villages avaient une grande notoriété dû à
l’existence de quelques demeures habitées par des personnages à la mode ou de
maisons « de campagne » appartenant à des citadins fortunés. Le
reste, la majorité des terres étaient occupées par des vergers et des jardins
maraichers appartenant à des communautés religieuses. Le futur 16ème
était donc déjà occupé par une population aisée. A partir de 1840 sous le règne
de Napoléon III, les 20 arrondissements actuels furent crées, dont le 16ème.
De 1870 à la Première Guerre mondiale, l’urbanisation du 16eme s’accélère. Son
extension s’accompagne de l’implantation d’une élite internationale et d’une
haute bourgeoisie. C’est ainsi que le long de l’avenue Foch, dans le quartier
Dauphine, sur la place des Etats Unis et en bordure du Bois de Boulogne, de
riches familles font construire de somptueux hôtels particuliers, à
l’architecture inspirée du XVIIIe siècle français ainsi que du «style
1900 ». Dans la partie nord de l’arrondissement, dominent les grands
immeubles post-haussmanniens, plus au Sud se développent des lotissements
pittoresques comme le hameau de Boileau et de nombreuses villas. Ces
différentes habitations ainsi que ces différentes architectures très chics sont
toujours bien présente au sein de l’arrondissement tel qu’il est aujourd’hui.
En effet, ,le 16ème arrondissement a peu de possibilité d’évolution
puisque presque toute sa superficie a déjà été en quelque sorte exploitée
puisque les terrains en friches sont quasiment inexistant.
L’histoire du 16ème s’oppose en certain point
à celle du 19ème. Tout d’abord le futur 19ème connait peu
de bouleversement jusqu’au début du
XVIIIe siècle, le paysage de la Villette s’inscrit dans un environnement très
plat et peuplé de moulins et d’exploitations agricoles, alors que celui
Belleville est formé d’un plateau et de plusieurs buttes comprenant beaucoup de
carrières, le futur arrondissement était donc avant tout peuplé par des paysans
contrairement au 16ème où il s’agissait d’une population aisée ou de
religieux. Le XIXème siècle était une période de mutation importante pourle19èmearrondissement
puisqu’il connait un développement industriel fort avec la création du bassin de la
Villette, conçût comme réservoir d’eau pour Paris ou encore la création du
Canal Saint Martin permettant de relier le bassin de la Villette à la Seine. Ce
canal est synonyme de grandes répercussions au niveau de l’urbanisation de l’arrondissement
et donna ainsi naissance au port industriel du nord est de la capitale. Le 19èmearrondissement a donc connu
de nombreux changements tout au long du XIXème siècle avec la mise en place de
nombreuses infrastructures industrielles que nous pouvons même retrouver
actuellement. Le 16ème lui, n’a pas connu l’aspect industriel qu’à
pu connaitre le 19ème. Cela
s’explique par le vent : le vent vient de l’Ouest et pour éviter d’enfumer
la ville on a construit les usines à l’est de la ville. Les fumées étant
poussées à l’est les personnes les plus riches se sont installées donc à
l’Ouest, là où l’air n’était pas pollué. Les ouvriers eux, beaucoup plus
pauvres, se sont installés près de leurs usines de travail puisqu’à l’époque
les moyens de transports n’existaient pas. Donc, les populations fréquentées au
sein de ces arrondissements n’était pas la même, dans le 16ème il
s’agissait donc de familles aisées et bourgeoises, qui faisait partie de la
haute société de l’époque tandis qu’avec l’industrialisation le 19ème était
avant tout peuplé d’ouvriers. On pouvait
donc parler d’un arrondissement populaire puisqu’il comptait 80% d’ouvrier en
1900.
De plus, après la première guerre mondiale, de
nombreux immigrés s’y installèrent dans le le 19ème. Cet
arrondissement était en quelque sorte le berceau de la diversité de Paris.
L’arrivée de nombreuses populations engendra donc la construction de nombreux
logements tels que des HLM par exemple. Le 19ème, lui contrairement
au 16ème a connu et connait donc de nombreuses évolutions avec
notamment un réaménagement urbain très important même de nos jours.
Rue de
Flandres au XIXème siècle
La rue de Flandre est devenue maintenant « l’avenue
de Flandre » ; elle a connu un
agrandissement, d’où le changement du mot rue avec avenue. Elle nous est
même méconnaissable, avec une architecture spéciale,


B) Interprétation de notre enquête de terrain
Une approche historique paraissait donc indispensable
pour mieux comprendre les différences actuelles que nous avons observées.
A travers notre questionnaire, nous avons pu remarquer de
nombreux désaccords entre les deux
arrondissements, le ressenti des habitants nous a aidé à mieux comprendre quels
étaient les réels points qui soulignait le fossé entre ces deux arrondissements.
Dans un premier temps, lors de notre enquête sur le
terrain nous avons noté de manière flagrante
qu’ il y avait une proportion importante de personnes âgées, et des
familles dans le 16ème tandis que dans le 19ème nous
sommes tombées sur bon nombre de personnes ne parlant pas le français ou peu ou
alors des femmes ou des hommes seuls.
Ci-contre nous
avons l’état matrimonial( situation conjuguale d’une personne au regard de la
loi)en pourcentage et la catégorie socioprofessionnelle( classement de la
population selon une synthèse de la profession, de la position hiérarchique et
du statut) en pourcentage également ;concernant tous les deux le 16e
arrondissement de Paris.La plus grande part de la population est mariée (47%) ou
célibataire (37%) et cadre (38%) ou retraité (25%) nous pouvons en déduire
qu’il y a une grande part de personnes âgées comme nous l’avons observé sur le
terrain.
(0% d’agriculteur)
Dans le 19e
la plus grande partie des habitants est célibataire (49%) ou mariée ( 37,8%) et
cadre (24%) ou employés (23%). La population est alors plus jeune, cela peut
s’expliquer par une envie de vivre au sein de la capitale mais ne disposant pas
beaucoup d’économie, les jeunes s’installent donc vers les arrondissements les
moins chers tel que le 19ème. A l’inverse, dans le 16ème
les personnes âgées nous disaient, pour
la plupart, qu’elles habitaient presque depuis toujours dans leur arrondissement.
Nous notons donc que ces personnes restent donc au sein de leurs groupe social
toute leur vie. Ils ont établi des repères des la socialisation primaire et ne
vont jamais les quitter, ils vont donc cotoyer les mêmes types de personne,
d’endroit…
Nous en
concluons que sur le plan matrimonial et socioprofessionnel le 16e
et le 19e arrondissement ont des profils différents. Cela à des
répercussions sur les revenus, la manière de vivre, le logement…
Le premier gros
écart visible est le revenu moyen annuel de chacun des arrondissements, 16e :83
550€ et dans le 19e : 32 220 € (d’après l’INSEE) cet écart de
51 330 € est considérable.Le taux d’activité est beaucoup plus important dans
le 16eme (91%) contre (84%) dans le 19eme ce qui peut expliquer cette
différence ainsi que les métiers occupés : il est vrai que la majorité des
habitants du 16ème sont cadres ou même si cela n’est pas mentionné
sur les camemberts au dessus, nous avons pû rencontrer ungrand nombre de
personnes pratiquant des professions intellectuelles supérieures.
Cette
carte ci dessus, nous présente précisément le contraste important au niveau des
prix du m2 dans le 16e et le 19e arrondissement. Les prix
de l’immobilier dans le 19eme varient entre 6 180 euros et 7 000 euros alors que dans le 16eme, les
prix varient entre 8 000 et 13 630 euros excepté aux abord de
Boulogne-Billancourt ou le prix est notablement plus bas (7000 euros) car des
logements sociaux y ont été construits.
Sur cette carte de
DRIHL publiée en 2012, nous observons une marge élevée entre le taux de
logements sociaux dans le 16e (3,7%) tandis que dans le 19e
ces logements à loyer modéré représentent (36,6%). Nous pouvons noter aussi que
le 19e est l’arrondissement qui contient le plus de logement sociaux
de tout Paris (31 253 HLM).
Même si le logement reste tout de même assez cher, la
création de nombreux HLM dans le 19ème explique pourquoi il attrait
d’avantage les immigrés. En revanche,comme nous pouvons l’observer, la part
d’Hlm dans le 16ème est très faible par rapport à la moyenne, d’ailleurs
le gouvernement exige un nombre minimal de logement social au sein de chaque
arrondissement sinon ils devront payer des amende. La loi SRU impose un quota minimal de 20% de
logement sociaux, on observe ici que le 16ème est à moins de 5%
tandis que le 19ème est à plus de la moyenne imposé puisqu’il est a
36,6%.
C’est
donc pour cela que Paris tente de mettre un peu de social dans le paysage si
soigné du seizième, se lançant ainsi dans un véritable combat. En effet, les
habitants refusent la construction de ces immeubles qui sont non-esthétique à
leurs yeux, et qui nuiraient à « l’harmonie »et saliraient l’image « chic »
de leur arrondissement. Actuellement 2,5% de l'habitat du 16e a un caractère
social contre 35% dans le 19e. Les résidents se révoltent. (...) Des résidents
insistent pour expliquer qu'ils ne sont pas contre le principe des HLM mais ne
veulent pas les voir dans le 16e. Malgré tout, des hlm sont présents
dans le 16e, comme par exemple Porte de Saint Cloud. Un autre projet
est en cours aux abords de l’ancienne gare d’Auteuil, cela devrait permettre la
réalisation de 354 logements dont la moitié seront des logements sociaux. Mais
il est important de souligner que cette proximité spatiale entre les
différentes classe est souvent synonyme de différence voir exclusion sociale. On
a constaté que, pour les classes moyennes,
l’attribution d’un logement dans les arrondissements tels que dans le 16ème
est une opportunité d’ascension sociale, alors que pour les classes populaires
elle est source de frustration. Les classes populaires habitant auparavant dans
des quartiers tels que le 19ème arrondissement avec des gens du même
milieu social qu’eux, partageant les mêmes valeurs, se retrouvant par la suite
au beau milieu du 16ème peuvent être énormément déstabilisé. Les
rapports entre deux individus de milieux sociaux complètement opposés
fonctionnent donc peu car ils présentent de nombreuses différences
fondamentales.
Il est important de souligner l’importance des logements sociaux
au sein de la capitale car Paris connait un phénomène d’embourgeoisement les
loyers deviennent donc de plus en plus chers comme dans certains arrondissements tels que le 19ème.
Les logements sociaux restent donc un des rares voir des seuls moyens aux
populations populaires de rester vivre au sein de Paris et donc de pouvoir
préserver une certaine mixité sociale.
(16e à gauche et 19e à droite)
D’après
ces graphiques nous pouvons observer que le taux des propriétaires dans le 16e
était de 44% contre seulement 28,2% dans le 19e, il y a une grosse
fracture en ce point la. Sans doute parce que la population dans le 16ème
étant plus ancienne. Les grandes familles peuvent se transmettre leur
patrimoine immobilier de génération en génération ou tout simplement, comme
nous l’avons vu au dessus, les habitants du 16ème ont des revenus
nettement supérieur à ceux du 19ème, ils peuvent donc se permettre d’acheter
des biens immobiliers.
En 2007, 38 % des
Parisiens âgés de 18 à 50 ans sont immigrés ou enfants d’immigrés. Les immigrés
récemment arrivés sont plus souvent étudiants ou diplômés. Paris accueille
ainsi près du tiers des nouveaux venus, et parmi ceux-ci, 45 % des élèves et
des étudiants et 48 % des diplômés du supérieur (hors étudiants).L’ancienneté des traditions migratoires et le dynamisme du
marché du travail en France permettent d’expliquer l’attraction qu’exerce la
métropole parisienne auprès de la population immigrée.
De plus, à travers
notre questionnaire nous avons pu aussi observer des différences au niveau des
vacances. Dans le 16ème, une grande majorité de la population à la
possibilité de partir pratiquementà l’occasion de pratiquement tous les congés scolaires, et ce, aussi bien à
l’étranger qu’en France. Il s’agit donc d’une population fortunée, à l’inverse,
de celle du 19ème. En effetsuite à notre enquête, nous avons pu
remarquer que les habitants du 19èmepartaient moins en vacances et ne
partaient presque jamais à l’étranger.
Ces réponses à
notre enquête peuvent s’expliquer au travers du :
-revenu
moyen/médian :
Nous remarquons une
fracture au niveau du revenu moyen/médian, puisque grâce à nos sources, dans le
16e le revenu médian par ménage s’élève à 4 062€ nets /mois et
le revenu moyen par ménage à 8 143 € nets /mois. Ces revenus sont très élevés, en comparaison à ceux du 19e
arrondissement qui eux s’élèvent à 2 367 € nets /mois pour le revenu
médian par ménage et 3 081 € nets /mois pour le revenu moyen par ménage.
Une fracture très
importante est présente, elle sépare encore une fois le 16eme et le
19eme sur le plan des revenus.
-l’éducation
scolaire :
Sur le plan scolaire ces 2 arrondissements aussi
s’opposent. Lors de nos entretiens dans les quartiers (16e/19e)
nous avons pu noter une différence marquante:les ménages du 16eme
arrondissement mettent davantage leurs enfants dans des établissements privés
de leurs arrondissements contrairement aux ménages du 19eme qui scolarisent
leurs enfants dans les écoles publiques de leur quartier(il y a tout de même de
nombreuses exceptions qui seront expliquées dans la dernière partie). Néanmoins
il y a de nombreux lycées publiques réputés comme Janson de Sailly ou La
Fontaine par exemple qui se trouvent dans le 16eme et qui sont très prisés, c’est
pourquoi une grande partie des enfants sont scolarisés dans les lycées
publiques tout de même. A l’inverse dans le 19eme on ne retrouve pas ces grands
lycées très demandés. De même pour les universités ou les grandes écoles qui
sont en minorités dans le 19e contrairement au 16e avec
l’université Dauphine par exemple.
-commerces :
Lors de nos
entretiens dans le 19e, les passants étaient tous d’accord pour dire
qu’il manquait des commerces de vêtements et charcuterie. D’après les
habitants, « avec l’augmentation
des communautés juives et musulmanes les commerces comme les charcuteries et
les boucheries ferment à vu d’œil et le quartier est donc en manque de ces
commerces de bouche ». Au contraire, les commerces casher et halal se font
de plus en plus nombreux. Ce phénomène n’est pas présent dans le 16e
car la communauté musulmane est nettement moins nombreuse.
La population jeune
du 16e a fait paraître que leur arrondissement manquait de lieux
festifs comme des bars par exemple. La population étant relativement âgées dans
cet arrondissement ce qui explique certainement ce manque de lieux festifs
diurnes. C’est pour cela que le 16e est réputé comme un quartier
paisible et calme, souvent qualifié de « quartier dortoir » même.
-lieux de
cultes :
Concernant la
religion et les lieux de cultes nous avons pu constater quelques différences
aussi. Une assez flagrante, l’absence de lieu de culte musulman (salle de
prière ou mosquée) dans le 16e alors que dans le 19e nous
pouvons compter 7 salles de prières et 1 mosquée. Cet aspect saute aux yeux,
nous pouvons en déduire que la communauté musulmane y est sûrement minoritaire.
Le 19ème arrondissement de Paris, et en
particulier le nord de l’arrondissement està partir de la fin des années 1970 un
lieu de deuxième installation pour les Juifs originaires d'Afrique du Nord
venant des quartiers anciens de Paris et de banlieue ,Le 19e
rassemble alors 16 lieux de cultes juifs (synagogues et salles de prières)
tandis que le 16e en détient seulement 2. Dans le 16earrondissement
se trouvent 15 églises catholiques. La communauté chrétienne est alors
majoritaire dans cet arrondissement.
-insécurité :
La question de
l’insécurité a été posée aux habitants du 19e arrondissement pour
avoir une réponse à nos idées préconçues (I). Ils nous ont répondu que oui mais
seulement dans certains quartiers du 19e comme près de la citée
Rouge et dans le nord de l’arrondissement. Au contraire la question de
l’insécurité n’a jamais été évoquée par les habitants du 16e.
-chômage :
Le taux de chômage
global à Paris est de 8,3 % au troisième trimestre de 2014.
Dans le 16e,il
existe actuellement 7 108 demandeurs d'emploi (9,1%) inscrits à Pôle Emploi,
contre 7 265 un an auparavant. Les personnes au chômage sont 3 287 hommes pour
3 821 femmes. L'âge des chômeurs est le suivant :407 ont moins de 25 ans, le
nombre de jeunes chômeurs a évolué de -3,55% sur une année.4 862 ont entre 25
et 49 ans, le nombre de chômeurs de cette tranche d'âge a évolué de -3,80% sur
une année.1 839 ont plus de 50 ans, le nombre de chômeurs séniors a évolué de
2,79% sur une année.
Dans le 19e,
comme indique ce graphe en 2013 il y avait 9,3% de chômeurs soit 19 267
demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi dont 1573 ont moins de 25 ans contre
14 % à Paris. Cet écart est encore amplifié dans la population jeune, et se
retrouve chez les actifs plus âgés. Le chômage de longue durée est une
problématique importante dans le Nord-Est parisien et le 19e ne fait pas
exception.
L’immense majorité
du 19e arrondissement se situe au-dessus de l’indice parisien (de
plus de 6 points). Cela inclut des espaces comme le quartier Danube-Solidarité
mais aussi des quartiers plus aisés autour des Buttes Chaumont. A l’inverse,
le quartier de Flandre et ses environs présentent par endroit des indices plus
proches de la moyenne.
Nous pouvons en
déduire que le taux de chômage en 2013 est plus élevé dans le 19e.
Nous comprenons
donc mieux le phénomène de fracture entre l’Est et l’Ouest parisien si souvent
mentionné, qui est donc ici très bien représenté à travers le 16ème
et le 19ème arrondissement.
C- Des différences au sein
des marchés de quartier
Le marché est un endroit vivant, bien représentatif de
l’ambiance qui peut être présente au sein d’un arrondissement par exemple. Dans
le 16ème comme nous pouvons l’observer à l’aide de la bande son, une
dame fait la manche en chantant, donc de manière assez joyeuse et gaie tandis
que dans la 19ème la manche se fait d’une autre manière, plus
triste : ici en arrière plan nous voyons une femme assise par terre devant
une banque, e juste enface du marché. Nous ressentons donc plus la misère pour
cette femme comparée à l’autre dame qui tente une approche différente pour
récolter un peu d’argent.
Enfin
nous avons pu observer une différence flagrante des prix entre les deux marchés
Nous pouvons donc
ici observer une grande différence de prix, de plus de 1,20 euros pour les
champignons de Paris puisque le kilogramme est à 4,8 euros dans le 16ème
et 3,5euros dans le 19ème. De même pour les haricots verts cette
fois ci il ya 2,95 euros de différence. Nous sommes donc allés sur un stand de
poisson pour voir si cela se généralisait ou si cela ne concernait seulement
les fruits et légumes.
En effet la
différence est encore une fois présente même quand il s’agit de fruit de mer. Ici,
les langoustines sont à 18,8 le kg dans le 16ème et seulement à 15,95 euros dans le 19ème.
La population du 16ème,dispose deressources économiques beaucoup
plus élevées que la population du 19ème. Les prix s’adaptent donc à
l’endroit et à la population présente dans chacun des milieux. Dans le 16ème
les commerçants peuvent faire un meilleur chiffre d’affaire puisque la
population est aisée à l’inverse, dans le 19ème si les prix étaient
trop importants les gens achèteraient sans doute moins et au final cela ne
serait pas rentable pour les commerçants. Ces derniers ont donc tout intérêt à
adapter leurs prix par rapport à la population qui achète. Nous nous sommes
tout de même interrogé sur la qualité de ces produits. Pour comparer, nous
avons acheté des champignons de Paris dans chacun des arrondissements et nous
les avons goutés, la différence de goût et de qualité ne variait pas.
Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon
sociologues ont eux même,
retracés un portrait de la capitale française à travers sa population dans une
de leur interwew pour un journal
« Ici avec les grands bourgeois, on a une situation
expérimentale : on prend des gens qui n'ont aucune contrainte économique, des
gens très fortunés depuis plusieurs générations et on regarde leur choix
résidentiel. Que voit-on ? Ils habitent tous dans quelques arrondissements,
voire dans certaines parties d'arrondissements : le nord du XVIe, le sud du
XVIIe, c'est un entre-soi très marqué. On a très envie d'en conclure que
lorsque l'être humain peut choisir, c'est son semblable qu'il choisit. Pourquoi
? A cause de ce que Bourdieu a appelé l'habitus (def :Comportement acquis,
caractéristique d'un groupe social, quelle que soit son étendue, et transmissible
au point de sembler inné). Chacun est construit par sa famille, son école, son
quartier et se constitue ainsi un ensemble de dispositions linguistiques,
alimentaires, esthétiques. Les gens se regroupent parce qu'ils parlent de la
même façon et des mêmes sujets, ils ont les mêmes comportements et sont au même
niveau social. La tendance au regroupement de ceux qui se ressemblent est très
visible pour les communautés chinoises ou maghrébines, mais c'est la même chose
pour les grands bourgeois du XVIe ou les ouvriers qui restent dans le XIe. Et
quand, dans un quartier bourgeois, il reste une poche d'habitat populaire (du
côté du Ranelagh dans le XVIe par exemple), il y a aussi des bistrots ouvriers.
Pour tous, il y a le même plaisir à trouver dans son immeuble des gens qui
parlent de la même façon que soi. C'est un facteur de ségrégation
important. »
Cela veut donc dire que cette fracture est bien évidement
dû à un phénomène social entre la population parisienne, qui ne côtoie que les
gens du même groupe social qu’eux, par conséquent les immigrés du 19ème
par exemple reste entre eux tout comme les bourgeois du 16èmequi vont
rester entre eux, dans les mêmes quartiers et arrondissements. C’est donc pour
cela que le type de population diverge entre les deux arrondissements et par
conséquent tout le reste aussi (revenu, part d’hlm, prix …) en réalité ces
facteurs s’adapte et évolue en fonction de la population.
Nous comprenons donc mieux le phénomène de fracture entre
l’Est et l’Ouest parisien si souvent mentionné, qui est donc ici très bien
représenté à travers le 16ème et le 19ème arrondissement.
Cependant il est vrai que les choses ont tendance a évoluer de nos jours.
Nous
allons donc mieux comprendre ce qui rassemble ces deux arrondissements dans une
troisième partie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire